Isleworth, banlieue ouest de Londres, 14 juillet 1939, Miss Holden accouche du dernier de ses cinq enfants. Elle le prénomme Brian par admiration pour Brian Lawrence, idole déchue des années 30, et Maurice par amour du grand Chevalier, l'homme au canotier. Signe du destin ?

 

 

Vince aimait la moto au point de lui rendre un vibrant hommage dans Jet Black Machine.

Son fils deviendra 20 ans plus tard une des premières idoles du rock'n'roll. Non pas en Californie où les Holden émigrent dès 1946, mais en Angleterre puis en France. Devenu Vince Taylor, Brian va défrayer la chronique toute sa vie durant. Cafe Racer a retracé le parcours de cet enfant terrible, showman incroyable et grand amateur de moto.

Brian a 15 ans lorsque sa grande soeur Sheila lui achète une guitare. Aux USA, à l'époque, une nouvelle musique, le rock'n'roll, fait son apparition. A longueur de journée, les radios locales passent des disques d'Elvis Presley. Le jeune Holden est fasciné par le King et leur ressemblance frappante le conduit à s'investir à 100% dans cette nouvelle tendance. A 18 ans, lors d'un bal, il  se  retrouve

sur scène devant quelques centaines de personnes et imite si bien Elvis en chantant Blue suede shoes que sa décision est prise : il sera chanteur de rock. Lucide, il réalise qu'il lui sera toutefois impossible de s'imposer sur les terres d'Elvis.

 

DE BRIAN A VINCE

Sheila vient de se marier avec Joe Barbera, un garçon qui commence à se faire un nom dans la production de dessins animés à Hollywood. Joe deviendra plus que le beau-frère de Brian, il sera son inséparable pote. En 1958, Barbera doit repartir à Londres pour son travail et suggère à Brian d'essayer de s'imposer dans le milieu musical anglais. C'est sans regret qu'il quitte l'Amérique pour revenir au  pays.  Sans

le savoir, cette décision va boulverser sa vie. A londres, les programmes télé et radio sont d'une mièvrerie à pleurer. Un jour, un ami lui donne l'adresse d'un bar enfumé de Soho, le célèbre 2 I's. C'est là que Brian va faire ses débuts de chanteur et cotoyer les premiers amateurs de rock londonien. Eux aussi feront parler d'eux sous les noms de Cliff Richard, Tony Sheridan, Marty Wilde, Billy Fury ... Avec le batteur Tony Meeham et le bassiste Tex Makins, Brian forme son premier groupe. Ces derniers, toujours bien habillés, seront désormais The Playboys. Quand à lui, il lui faut un nom de scène. C'est Joe Barbera qui aura le déclic. En regardant son paquet de cigarettes Pall Mall sur lequel est inscrit la devise latine "in hoc vinces" ("par ce signe tu vaincras"), il  propose  à  Brian

 

 

Texte : Claude Speisser - photos Club 59

 
 

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Avec l'aimable autorisation du magasine CAFE RACER