A la fin des années 50, Londres découvre une musique nouvelle venue des Etats-Unis, le rock'n'roll. C'est au 2I's Club, un petit bar/concert enfumé du quartier de Soho que tout va commencer pour cette musique qui va changer les moeurs, mais aussi la façon de vivre et de s'affirmer en Angleterre.

Le jeune Mick Waller, qui n'a pas l'age requis pour fréquenter les bars, arrivera tout de meme à pénétrer au 2I's et à assister aux premiers concerts de rock avec des débutants tels Vince Taylor, Cliff Richard, Screaming Lord Sutc et autres. Il ne sait pas encore que le destin le fera les accompagner plus tard lorsqu'il fera partie des plus grands guitaristes anglais.

Mick, Londonien de naissance, a la chance d'etre issu d'une famille qui baigne dans la musique. Son

oncle, propriétaire d'un bar à Hackney, non loin du siège du fameux Fiftynine Club, lui falicitera par la suite l'introduction dans le monde musical. Dans l'élan du mouvement british beat naissant, Mick fonde son groupe, et c'est avec The Strangers qu'il donnera son premier concert au mythique Club 59. Il n'a que 13 ans ! C'est aussi au "59", où joue un autre groupe, Neil Christian and the Crusaders, qu'il fait la connaissance d'un jeune guitariste, Jimmy Page. Celui-ci jouera ensuite avec les Yardbirds dont il changera le nom en 1968 pour devenir ... Led Zeppelin ! Jimmy le prend en amitié et lui présente le chanteur Casey Jones (avec qui les Beatles, alors inconnus, jouaient à l'époque du groupe Casey Jones and the Silver Beatles). Mick intègre alors le groupe nommé Casey    Jones   and

The Ingeneers et ils enregistrent le morceau One Way Ticket qui entre au Top 50 en Angleterre. Mais Mick joue aussi avec les Strangers depuis l'été 1961, année de sa rencontre avec Mick Stannard, Belvis Belmour et Richard Brand, tous  issus  du  quartier   de

 

 

Bethnal Green. Ce groupe, mods avant l'heure, se produit dans les soirées réservées aux jeunes de la haute société, et assure meme l'ouverture du Ad Lib, le club de Georges Harrison. Les Strangers délaissent le répertoire des Shadows et s'orientent vers le rythm'n'blues, ce qui leur vaudra de figurer parmi les groupes phares du mouvement mods, au meme titre que les Who, Small faces, Action, Creation, etc ...

C'est à cette époque que Mickey voit croitre sa passion pour les motos :"J'ai commencé par une petite BSA 125 Bantam, puis j'ai possédé pas mal de voitures et de motos dont une Bonneville, une BSA Gold Star, une Harley WLA et bien d'autres ... Lorsque l'on a débuté, il fallait décrocher des      contrats     et        la concurrence était rude. Nous

étions un groupe de mods, mais nous aimions aussi le rock, et on prenait les contrats aussi bien pour les mods que pour les rockers. Nous changions simplement de tenue en fonction de l'un ou de l'autre ! Un jour, je me rendais à un concert mods, j'avais garé ma Triumph bien avant la salle et pris soin de me changer, avec le petit chapeau mods et la veste cintrée. Mais lorsque je suis monté sur scène, j'ai senti des regards hostiles. J'ai compris quand j'ai vu le bas de mon pantalon maculé d'huile que perdait ma Bonneville ... Un scooter ne perd pas d'huile et les frocs des mods étaient toujours nickel, ah ah !"

 

HOMMES BLEUS

Au retour d'une tournée en Allemagne, Mick décide de fonder son propre groupe et de changer de nom. Ce sera désormais Mickey Finn and the Blue Men, avec Alan Mark (chant), John Cook (orgue), John Burkitt (basse) et Richard Brand (batterie). Impressionnée par le band, l'agence Don White fait signer à Mickey un contrat pour le label Bluebeat et enregistrer un standard de 1958, Tom Hark, mais à la sonorité de ska, Mickey ayant découvert cette musique début 1963. Peu après, pourtant, la bande signe pour le label Oriole et enregistre deux superbes reprises : Hush de Jimmy Reed et Pills de Bo Diddley. Ca démarre fort, le groupe part alors en tournée avec les Stones, les Yardbirds et les Kinks.

 

 
 
 

Texte : Claude Speisser - photos  Baga SARL

 
 

 

 

 

Avec l'aimable autorisation du magasine CAFE RACER